Suite à ma découverte de la Galerie des Sculptures et Moulures, à Versailles, rarement ouverte au public, j'ai été fasciné par l'atmosphère de ce lieu et j'ai décidé d'y revenir au plus vite afin de pouvoir photographier ces œuvres et capter cette impression forte, avant sa fermeture.
Cette collection d'après l'Antiquité, se distingue par la présence de copies anciennes des XVIIe et XVIIIe siècles et par une riche collection de sculptures grecques et romaines. Ce lieu était à l’origine, la petite écurie du château de Versailles et fut construite par Jules Hardouin-Mansart entre 1679 et 1682.
La première étape de ce travail photographique a été de pouvoir donner vie à ces objets inanimés qui pourtant, de par leurs techniques de production, sont empreints de mouvements et de réalisme.
J'ai photographié ces moulages et sculptures d'art antique comme s'il s'agissait de personnes physiques vivantes, pour cela j'ai choisi un objectif que j'utilise habituellement pour réaliser des portraits.
Ce travail m’a non seulement intéressé pour les notions « d'original » et de « reproduction », et la valeur que ces différences prennent pour les visiteurs, mais aussi pour la possibilité de développer un nouveau langage à partir de l'histoire de l'art.
L'atmosphère lumineuse du lieu m'a permis de jouer sur les contrastes, le « clair obscur », les jeux d'ombres et de lumière, pour accentuer la théâtralité du caractère de ces scènes. Ce regard m'a permis d'établir un véritable dialogue avec les œuvres, jouant sur la confrontation entre l'animé et l'inanimé.
Ces choix esthétiques m'ont amené à ne pas contextualiser ces sculptures, afin de ne pas perdre l'attention du spectateur, mais plutôt à l'inciter à se concentrer sur ces corps, visages et anatomies.