J’ai choisi de photographier ces lieux de vacances, de loisir dans lesquels je n’ai fait que passer subrepticement, avant que la foule ne s’installe…
Dans cette série, les paysages et architectures aux couleurs travaillées sont quasiment vides, tel des décors factices avec pour seuls acteurs des sans-abris endormis, quelques oiseaux, et des badauds au loin.
Je tente d’explorer les représentations de notre inconscient collectif, que nous développons de ces endroits mettant en tension nos attentes et la réalité. Ainsi, dans une même image la vision fantasmée d’un lieu, rencontre celle mémorisée.
L’étrangeté ici, tient autant au thème exploré qu’à la technique de prise de vue. Le choix de cette lumière particulière autorise en effet, un large éventail de nuances.
Cette lumière, unique, conditionne l'ensemble d'une scène dans laquelle quelque chose s'est passé ou se passera. Ces photographies participent à l'invention de cet univers de moments suspendus, silencieux, dans lesquels cabanes, transats, parasols, dessinent les décors d'un théâtre de l'absence.
J’use des possibilités de la technique, pour troubler le spectateur et, pour donner, par la richesse des tons, un sentiment d’irréalité.
Cette conjonction entre lumière, paysage et architecture habite également ces photographies réalisées toujours avec la volonté d'un réalisme épuré, suggérant une réalité qui peut-être n'existe pas.