« L’homme a trois peaux. Il naît avec la première, la deuxième est son vêtement et la troisième est la façade de sa maison »

Friedensreich Hundertwasser, artiste et architecte autrichien

C’est une de ces routines auxquelles on ne pense plus trop : on enfile chaque matin des vêtements choisis rapidement, en fonction de l’humeur, de la météo ou du programme de la journée. Et pourtant : le vêtement dit quelque chose de ce que l’on est, ou plus précisément de ce que l’on veut être, c’est une représentation sociale.

L’idée de cette série m’est venue d’expériences de mon enfance, lorsque j’ouvrais le placard de mes parents pour essayer leurs vêtements. Puis, plus récemment, en observant les enfants dans la rue, dans les photographies de mode, ou encore dans les concours de beauté, j’ai trouvé un intérêt à réaliser une série de portraits où les enfants seraient habillés avec un vêtement appartenant à un de leurs parents.

Pour ce projet j’ai donc proposé à des enfants, le temps d’une séance photo, de choisir un vêtement ou un accessoire dans l’armoire de leurs parents afin de réaliser un portrait d’eux. Au delà du simple « déguisement », je souhaitais aborder la question de l’identité autour du choix vestimentaire, et du rapport entre l’enfant et ses parents…

Choisir un vêtement, c’est se distinguer, s’affirmer, cela participe de la construction de l’identité. Ce que l’enfant cherche en s’habillant, ce n’est pas un vêtement mais une individualité. Un habit n’est pas seulement une protection, une marque de pudeur, une ornementation, le vêtement relève d’un choix individuel.

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